Éradiquer la pauvreté à l'heure des crises convergentes : un appel à l'action pour le deuxième Sommet social mondial
11 juillet 2025 : À moins de trois ans de la fin de la Troisième Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (2018-2027), le monde est « en retard » dans la réalisation de ses objectifs. Le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU souligne une dure réalité : près de 10 % (800 millions) de la population mondiale vivent encore dans l'extrême pauvreté et les progrès sont au point mort.
Le rapport souligne que la pauvreté n'est pas seulement une question de revenus. Il met en évidence la manière dont les crises qui se chevauchent, telles que le changement climatique, les conflits, les chocs économiques et les pressions démographiques, érodent les acquis obtenus de haute lutte et creusent les inégalités. L'Afrique subsaharienne représente désormais près des trois quarts des personnes les plus pauvres du monde, les populations rurales, les femmes et les enfants en subissant le plus lourd tribut. La faim et la pauvreté multidimensionnelle restent très répandues, tandis que le fardeau croissant de la dette et le manque de solidité des institutions limitent la capacité de réponse de nombreux pays.
En même temps, le rapport met en lumière des solutions. Des modèles réussis ont démontré comment une gouvernance fondée sur les données, une protection sociale inclusive, la création d'emplois verts, une agriculture résiliente au climat et l'innovation numérique peuvent sortir des millions de personnes de la pauvreté. Les initiatives régionales, comme la Zone de libre-échange continentale africaine, nous montrent également les promesses que la coopération peut offrir pour une transformation structurelle.
Le système des Nations Unies lui-même accentue la pression : il soutient l'autonomisation économique des femmes, étend la protection sociale, fait progresser l'agriculture résiliente au climat et s'attaque à la pauvreté dans les zones de conflit. Mais le financement reste un obstacle à surmonter. L'aide au développement a diminué et le service de la dette utilise un nombre record de ressources. Sans une réforme urgente du système financier international, les pays en développement auront du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Le Secrétaire général appelle le prochain Deuxième Sommet mondial pour le développement social (Doha, 4-6 novembre 2025) à servir de point de d’inflexion. Il exhorte les gouvernements à :
- Adopter des approches multifacettes pour lutter contre la pauvreté ;
- Garantir l'accès universel à la protection sociale, aux soins de santé et à l'éducation ;
- Autonomiser les femmes et les jeunes grâce à des réformes juridiques et à l'égalité des chances ;
- Combler le fossé numérique pour assurer une participation inclusive ;
- Intégrer l'action climatique à la réduction de la pauvreté ;
- Renforcer la gouvernance et la responsabilisation ; et
- Réformer l'architecture financière mondiale pour alléger le fardeau de la dette
En cette période de crises convergentes, l'ONU insiste sur le fait que l'éradication de la pauvreté doit rester le point d’ancrage de l'agenda mondial. Le défi est difficile à relever, mais il peut être atteint grâce à la coopération multilatérale.
Le Sommet offre une occasion d’une importance capitale pour revitaliser les engagements mondiaux et intégrer l'éradication de la pauvreté dans toutes les dimensions du développement durable. À l'ère des crises convergentes, l'éradication de la pauvreté n'est pas seulement un objectif de développement : c'est le fondement de la stabilité mondiale, de l'équité et de la prospérité partagée.
Pour plus d'informations, lisez le rapport complet.
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